2N, 2(N+1), N+1, si vous évoluez dans le monde du datacenter, vous devez déjà avoir rencontré ces notations.
Elles sont généralement utilisées pour mettre en évidence le niveau de redondance d’une chaine de distribution. De façon implicite « parfois » cette notation est utilisée pour souligner le niveau de résilience potentiel d’un datacenter.
De nombreux articles ont déjà traité ce sujet, notamment des sites anglo saxons comme Global coloquote ou Colo 4.
Ces articles de bonne facture n’explicitent pas un point important associé à cette notation, le bilan de puissance.
Vous le savez sans doute déjà, une architecture 2N (ou A/B) signifie que vous disposez de deux « circuits » physiquement indépendants de « puissance égale » pour alimenter votre cible. Chaque circuit dispose de N équipement(s) d’une puissance donnée. La notation 2(N+1) suit la même logique, deux circuits indépendants disposant chacun de N+1 équipements d’une puissance donnée.
La notation N+1 signifie par contre elle que le système dispose d’un seul circuit avec N+1 équipements.
Du point de vue purement théorique avec cette notation, N représente le nombre d’équipements nécessaire pour alimenter la cible –i.e. la puissance nécessaire pour le bon fonctionnement de la cible. Dans la réalité ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
Pour vérifier cette assertion, prenons en compte un exemple simplifié. Considérons un datacenter en architecture 2N au niveau de la chaine de distribution des groupes électrogènes. Considérons maintenant que les groupes électrogènes utilisés fournissent de façon unitaire une puissance Prime (PRP) de 977 kW. Supposons maintenant que le datacenter consomme en moyenne 1200 kW.
Considérons deux cas :
A. Le datacenter dispose d’un seul groupe électrogène par chaine, autrement dit N=1, la puissance délivrée par chaine est de 977 kW. Dans ce cas le datacenter bien que disposant de deux chaines distribution distincts n’offre aucune redondance. Pour avoir redondance il faudrait que chaque chaine fournisse au moins 120OkW
B. Le datacenter dispose de deux groupes électrogènes par chaine, autrement dit N=2. Dans ce cas la puissance délivrée par chaine est de 2*977kW soit 1954 kW .Dans ce contexte le datacenter offre une réelle redondance au niveau de ses chaines de distribution.
Que pouvons nous en conclure ?
Un datacenter peut tout a fait disposer d’une architecture « théorique » de type 2N sans pour autant être en mesure d’offrir une quelconque redondance.
Il n’est donc a priori pas possible d’évaluer le niveau de redondance d’une chaine de distribution en se basant simplement sur la notation 2N, N+1 ou autres. Il est important de prendre en considération les bilans de puissance.